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resilience

Projet de dispositif sonore nomade, produit avec des prélèvements sonores, effectué en Région Centre, sur différents sites industriels en friche, d'interzones,pendant des jours fériers ou de moments de crises où de grèves. Des états et des moments constitués de peu d'activité mais de beaucoup d'énergie. Environnements complexes fait de quantités d'informations peu apparentes, où le standby des machines fais échos sur la surface de nos vies économiques...

mercredi 13 février 2008

Publié par jérôme poret à 11:06
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Archive de résilience

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Qui êtes-vous ?

jérôme poret
Berlin
Projet de dispositif sonore nomade suite à une résidence faîte à la Friche L'Antrepeaux. invité par l'association Emmetrop; en partenariat avec Bandits-Mages, Le Conseil Régionale Centre, la Drac Centre, Le 9bis, Fantasticmotors.
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Résilience / exposition du 18 janvier au 8 février 2008/ 9bis st étienne



La résilience est un phénomène qui caractérise le pouvoir d'absorption d'un choc sur un matériau. Elle est cette capacité d’un matériau à résister à des assauts ou à retrouver son intégrité après-les dits assauts. Pour réconcilier les « anciens » et les « modernes », on peut considérer que la résilience est une qualité de l'acier, dont le synonyme était la ténacité avant l'avènement de la mécanique de la rupture, et que sa mesure est l’énergie de rupture. La résilience écologique est la capacité d'un habitat, d'une population ou d'une espèce à retrouver un fonctionnement et un développement normal après avoir subi une perturbation importante. On évoquera par exemple la résilience d'un écosystème forestier pour décrire sa capacité à se reconstituer suite à un incendie par la cicatrisation d'individus résistants au feu (1). Dans le domaine de l'assistance aux collectivités en cas de catastrophe naturelle ou causée par l'homme, on parle de communautés résilientes.

La résilience est un phénomène qui consiste, pour quelqu'un touché par un traumatisme, à prendre acte de son traumatisme pour ne plus vivre dans la dépression et le poison que ce traumatisme peut causer. C'est « vivre avec ».En France et après John Bowlby qui avait introduit le terme dans ses écrits sur l'attachement, c'est l'éthologue Boris Cyrulnik qui développe le concept de résilience en psychologie, en partant de l'observation des survivants des camps de concentration, puis dans divers groupes d'individus, dont les enfants des orphelinats roumains et des enfants des rues boliviennes. Auparavant, l'on parlait d'« invulnérabilité », mais la résistance absolue n'existe pas.On parle alors de trauma qui est résorbé par une certaine quantité d'affect. Il faut quelque chose dans le réel qui provoque une surprise et rende la " chose" saillante. Sans saillance, rien n'arriverait à la conscience (2).

En opérant dans l'espace du 9 bis une " reconfiguration du temps et de l'espace ‘’, je veux au travers d'un "objet son" (3) créer une "chose sonore" qui n'a plus d’autre sujet à traiter que celui dont elle est constituée(4). Je veux dissocier l'objet de sa source. Seule reste son ombre portée dans l'espace. L' espace devient alors un stimuli pour la perception en devenant une zone désaffectée, c’est-à-dire à la fois sans affectation et sans affection. Une zone d'ombre qui est mise en lumière par une infinité d'éléments du réel, pour en faire un événement.
J'utilise un "système son" fait de récupérations, pour redonner une seconde vie à des objets qui ont perdu leur fonction originelle. On ne sait plus si cela a été conçu pour sonoriser une salle de type concert, cinéma ou théâtre. Il est par la suite "customisé” "(5), pour devenir un semblant de matériel de scène lui octroyant une origine plus instrumentale, lui concédant ainsi un pouvoir affectif potentiel.
Objets bâtards au Design incertain, les speakers évoluent sur une plateforme mi-podium/mi-socle, la lumière provient du service de la voirie d'une ville. L'éclairage de ville fabrique un phare en négatif teinté de couleur sodium.
En matière de son, utiliser un matériau résilient se résume à faire disparaître les vibrations causées par certaines fréquences. Cette disparition entame l'objet sonore qui perd certaines de ses caractéristiques face à l'environnement qui le ‘supporte’. Son rayonnement en est alors affecté.

Jérôme Poret


(1) source canadienne de l’Environnement

(2) Boris Cyrulnik le murmure des fantômes chez Odile Jacob 2003

(3) Tel que Pierre Schaeffer l’a théorisé dans le traité des objets musicaux sur son essai interdisciplines aux Editions du Seuil
(4) traitement dans le sens d’un échantillonnage thérapeutique ou sonore
(5) ‘Customise’ traduction anglosaxonne: personnaliser grâce à des spécifications